vendredi, septembre 30, 2005

“George Bush Doesn’t Care About Black People”

A écouter sur l'excellent Mp3blog FWMJ, George Bush Does'nt Care About Black People, un détournement bien senti, sur fond de Gold Digger, de la petite phrase de Kanye West lors de l'émission de charité pour les victimes de l'ouragan Katrina.

jeudi, septembre 29, 2005

Le retour du rock version 3.0

Après la déception d'un deuxième disque un peu en dedans et au final décevant, le prochain disque de The Strokes sera rock'n'roll ou ne sera pas (on n'est pas les parrains du retour du rock pour rien semble-t-il). La preuve à l'écoute, ça se trouve ici sur Interprétations Diverses , ça s'appelle Juicebox et c’est plutôt couillu dans le genre. A vous de juger.

Dans l'esprit

9th Wonder est pour moi le producteur Hip Hop le plus intéressant apparu ces dernières années. Simple question d’affinité peut être avec ces productions dans la droite lignée de Pete Rock ou de The Ummah (aka A Tribe Called Quest). Une chose est certaine en tout cas, il est assurément l’un des plus prolifiques. Impossible en effet de suivre les productions dont il est l'auteur, que ce soit au sein de la Justus League (le collectif dont il est l'initiateur avec le rappeur Cesar Comanche et où l'on retrouve entre autres, et pour les connus, le brillant duo Little Brother, The Way Team ou encore Foreign Exchange dont le disque Connected apparaisait d'ailleurs dans le Top 50 de Pitchfork l'an passé) ou des nombreux featurings qu'il assure un peu partout, notoriété naissante et hype oblige, des Destiny's Child en passant par Jay-Z.
Parmi la flopée de disques sortis cette année et dont il a assuré la production, Spirit Of 94 Version 9.0, le remix du premier album de rappeur Kaze, figure parmi ses plus grandes réussites. Le disque montre toute l’étendu du style du producteur originaire de Caroline, samples soul millésimés et imparables, rythmiques sèches comme des coups de trique, le disque ne comporte aucun temps mort et parvient même à engendrer quelques classiques comme le très touchant Soul Dojo ou Spirit of 94, très bel hommage au hip hop du milieu des années 90. Pour se donner une petite idée, quelques titres du disque sont disponibles en téléchargement sur le site du rappeur Souldojo comme en particulier les très représentatifs Waiting To Exhale et Should've Been Here. Comme l'actualité de la Justus League est plutôt chargée et que les disques à écouter s'accumulent, nul doute que je reviendrai encore sur le sujet dans les semaines qui viennent. En attendant, bonne écoute.

Kaze - Spirit Of 94 Version 9.0 (lp, USA, 2005)

mercredi, septembre 28, 2005

Des nouvelles fraîches de la tribue

Quelques nouvelles de Q-Tip dont on attend toujours la sortie de son album jazz-funk ignoré et oublié dans les tiroirs par sa maison de disque depuis 3 ans maintenant. Associé à l'omniprésent Pharrell, l'ex-A Tribe Called Quest (plus grand groupe Hip Hop de tous les temps mais je m'égare...) a du se refaire une crédibilité commerciale auprès de ses décideurs et parvient ainsi à sortir un nouveau single, intitulé For The Nasty, en compagnie de Busta Rhymes (en écoute ici). A première écoute, cela sonne plutôt encourageant même si la patte electro des Neptunes commence à sentir un peu la formule (et il s'y connaît en formule le Pharrell).

Même topo pour Pharrell dont l’album solo In My Mind est annoncé pour novembre. En attendant, Can I Have It Like That, le single en compagnie de Gwen Stephani et sous le nom de Skateboard P, est en écoute .

Sweet (Neo) Soul Music : Alicia Keys & Amel Larrieux

Petit retour en arrière aujourd'hui sur deux disques sortis l'an passé (et dont la chronique était restée en stock).

Alicia Keys a obtenu un succès massif avec son premier album. Recyclant une soul classieuse et doucereuse, délestée de ses attributs hip hop trop voyants, le disque provoquait pourtant quelques irritations mais trouva un écho des plus favorables même hors du cercle restreint des amateurs de nu-soul (de soul tout court devait-on dire mais passons…). Rien de mal à ça et c'est bien là tout le problème. La demoiselle fait toujours preuve sur ce deuxième effort d'autant de passion et de chair qu'une Norah Jones qui pourtant s’est bien employée, elle aussi, à ne pas laisser transparaître la moindre trace de subversion dans sa musique pour un succès populaire encore plus massif. Si vous m’avez bien suivi, peut être n’est-ce donc pas dans ces artistes bien trop feutrés et calibrés qu’il faudra aller chercher un peu d’audace, de talent et de passion.
Prenons au hasard Amel Larrieux, joli minois aussi, ex-chanteuse de l’excellent duo Groove Theory qui signe aujourd’hui de beaux disques soul dans une veine acoustique et un peu jazzy. A première vue, pas grand chose ne la sépare d’une Alicia Keys hormis bien sûr quelques détails de consistance et d’importance. Ici, les chansons se composent certes à l’ancienne mais font aussi preuve d’une humilité bienvenue, capable de s’aventurer sur des sentiers moins convenus, la douceur deep-house sur Bravebird, le titre, les influences jazzyfiantes de Your eyes, la balade folk inspirée et touchante pour Beyond, autant de preuve d’une artiste certes pas cruciale mais dont les disques accompagneront bien plus longtemps ce qui auront su s’y risquer. Ou toute la différence entre une charmante interprète encore trop frêle et frileuse pour le poids de ses espérances et une artiste plus soucieuse de faire de sa musique le simple reflet de ses sentiments (pour se faire une petite idée, For Real en écoute ici ou encore une video de Keep Trying, titre du précédent album tout aussi recommandable).

Alicia Keys - The Diary Of Alicia Keys (lp, USA, 2004)
Amel Larrieux - Bravebird (lp, USA, 2004)

mardi, septembre 27, 2005

Baggy Revival ou comment chanter plus mal que Shaun Ryder

Il y a bien longtemps que l'on n’avait pas entendu un type chanter aussi mal et complètement à coté du rythme que cette grande gueule de Shaun Ryder à la grande époque des Happy Mondays (un Shaun Ryder qui d'ailleurs se tient plutôt bien sur le nouveau single des Gorillaz, Dare). De A.R.E Weapons, on se souvenait d'ailleurs plus d'une resucée sans grand intérêt de Suicide, les voilà qui essayent aujourd’hui de mettre un peu de groove paraplégique dans leurs synthés à deux balles. Ca s’appelle Weakest Ones, il y manque Bez (néanmoins avantageusement remplacé par une demi-douzaine de mannequins) et c’est au mieux pitoyable, au pire totalement désopilant de mauvais goût (en espérant qu’ils ne se prennent pas au sérieux, les pauvres). A vous de juger, cela se passe ici sur Cliptip (qui propose par ailleurs une excellente selection de clips chaque jour) ou alors pour un lien plus direct.

lundi, septembre 26, 2005

Sweet (Neo) Soul Music : Leela James

Contrairement à Teedra Moses, le premier disque de Leela James a reçu un accueil plus considérable dans la presse. Il faut reconnaître que A Change Is Gonna Come possède de prime abord tous les atouts pour porter l'attention sur lui. Une pléiade de producteurs connus, une imagerie 70's parfaitement dans l'humeur du temps, des références aux grands noms de la soul et une coupe afro parfaitement mise en valeur sur une très jolie pochette (on dirait presqu'une pochette de Millie Jackson ou Ann Peebles circa 1973, le genre de chanteuse de tempérament- je citerais aussi Aretha Franklin ou Gladys Knight - que la jeune Leela a du écouter pendant de longues heures au cours de sa jeunesse).
Fort heureusement, si le disque n'est pas exempt de certaines facilités et d'une trop grande fixette parfois sur la soul féminine des années 70, Leela James possède une voix suffisamment forte en caractère pour supporter les morceaux les plus faibles. Plus que cela même, lorsque la production et les compositions réussissent à se mettre à la hauteur des interprétations souvent bouleversantes de la demoiselle, cela donne des chefs d’œuvres comme les sublimes Good Time (Pete Rock aux manettes, elle faisait d'ailleurs une apparition sur le dernier album du New Yorkais), Soul Food (Raphael Saadiq décidément derrière beaucoup de bons disques) ou encore le très beau single Music. Pour se faire une petite idée de l'énergie dégagée par la chanteuse, une courte video au Brooklyn Hip Hop Festival assez caractéristique.

Leela James - A Change Is Gonna Come (lp, USA, 2005)

jeudi, septembre 22, 2005

DJ Shadow à la sauce acoustique

Un petit lien rapide, Endtroducing ré-enregistré par un orchestre de percussion de Minneapolis, plutôt épatant et étonnant. Ca se passe ici et et c'est en vidéo pour mieux apprécier la performance (attention, fichier relativement important). [merci pour le lien à Xavier B. de la liste Nowplaying]

Sweet (Neo) Soul Music : Teedra Moses

En vrac pour ces prochains jours, une petite sélection de disques neo-soul (oui, le terme est idiot, pourquoi ne pas parler simplement de soul ...) qui ont tourné et tournent encore chez moi cette année.

Commençons par celui dont on a le moins entendu parler. Arrivé par un heureux hasard sur ma pile de disques, Complex Simplicity de Teedra Moses, est un petit chef d’œuvre de simplicité (justement) et d’humilité (chose plutôt rare dans le genre). Originaire de la Nouvelle-Orléans, Moses y a pratiqué dans sa jeunesse le gospel comme nombre de chanteuses noires américaines, styliste pour les stars par la suite, revenue à sa première passion depuis, elle faisait plus récemment une apparition sur le dernier disque en date de Raphael Saadiq (As Ray Ray). Comme le note à juste titre la chronique sur AMG, l’une des bonnes surprises de son disque est de ne pas chercher par tous les moyens de retrouver le son de la soul des années 70 (ce qui semble une bonne fixette chez certains). Complex Simplicity prend au contraire le risque de sonner actuel quitte parfois à se retrouver un brin à coté de la plaque (You Better Tell Her, l’un des plus mauvais morceaux, en grande partie gâché par sa production poussive).
Parmi les grandes réussites de ce disque, le single Be Your Girl et sa douce mélancolie, No More Tears et ses fausses trompettes en contre-point, You'll Never Find (A Better Woman), le plus directement accessible mais aussi totalement irrésistible, ou encore I Think Of You (Shirley's Song), belle balade folk acoustique, montrent la chanteuse dans un registre vocal très touchant, tout en subtilité et finesse, un très beau timbre. Jamais en recherche de performance, Moses préfère les susurrements et les légers souffles que les braillements. A noter enfin, Take Me, sublime titre produit par Raphael Saadiq qui évoque autant Ennio Morricone que les plus belles ballades de Stevie Wonder, et dont il est bien difficile de se lasser.

Teedra Moses - Complex Simplicity (lp, 2005, USA)

mardi, septembre 20, 2005

Lil Kim in Jail

Lil Kim en prison pour une année (pour faux témoignages à propos d'une fusillade à laquelle elle aurait assisté), la nouvelle est plutôt surprenante. Son nouvel album, intitulé paradoxalement The Naked Truth, doit pourtant paraître dans les semaines qui viennent. Bon, il faut que je reconnaisse que j'ai toujours eu un petit faible pour le flow impressionnant (je ne vois que Missy Elliott pour rivaliser dans le genre) de l'ex-petite protégée de Notorious Big et pour sa flamboyance toute tapageuse. Certes, ses disques ne sont pas exempts de tout reproche et elle n'a pas toujours su s'entourer des meilleurs producteurs, néanmoins, son premier disque, Hardcore, est impeccable de bout en bout (preuve que Puff Daddy n'a pas fait que des conneries) et les autres comportent suffisament de bons titres pour ne pas tomber dans l'anecdote. Un petit exemple, How Many Licks ?, sur Notorious K.I.M. en 2000 dont le clip est réalisé par Hype Williams, réalisateur d'une bonne partie des premiers clips de Missy Elliott et Busta Rhyme.

samedi, septembre 17, 2005

Killed By Death

On change totalement de genre, c'est le début du weekend et un peu de bruit brut ne fera pas de mal. Lemmy de Motörhead, puisque que c'est de lui dont il va être question, est très certainement l'un des personnages les plus amusants du rock. Vous pourrez juger par vous-même de son indéniable et irréfutable classe avec cette magnifique vidéo de Killed By Death (l'un de mes titres favoris du groupe, attention, gros fichier). La photo que je vous présente ici offre déjà un bel exemple de ce que l'élégance signifie pour un type de la trempe de Lemmy (sic!). Pour le reste, Motörhead, c'est un peu l'incompréhension depuis toujours. Trop crédible et mal-élevé pour du métal ou du hard-rock, un peu trop bien joué pour du punk et trop bruyant pour du rock, la bande à Lemmy ne s'est jamais trop posé de questions (hormis peut être comment compter le nombre de groupies après chaque concert, c’est du moins ce qui ressortait d’une interview assez récente et hilarante de Lemmy) et c'est un peu grâce à ça que l'ex-roadie de Jimi Hendrix jouit (à juste titre reconnaissons-le) d'une respectabilité encore assez intacte aujourd'hui. Primal Scream ne s'y était d'ailleurs pas trompé en reprenant de belle manière le morceau phare du groupe (Motörhead, le titre) sur Vanishing Point et les Ramones, autres groupes dont le style n’aura pas varié d’un iota tout au long de sa carrière, ne se privèrent pas d’inviter Lemmy et sa basse (qu’il joue à cent à l’heure comme une guitare) sur scène pour reprendre du Chuck Berry (La preuve).

vendredi, septembre 16, 2005

Disco Archives

En matière de disco, le début des années 80 fut très certainement une période plus que passionnante même si beaucoup moins florissante commercialement parlant que la fin des années 70. Plombé en 1979 par une campagne détestable de discrédit, Disco Sucks, dont on lira avec intérêt le récit des faits sur cette excellente page (on pourra aussi aller faire un petit tour par curiosité sur le site du 25ème anniversaire de l’événement, preuve que certains n’ont pas encore tout compris), le genre se réfugiera par la suite dans les clubs et les studios et donna paradoxalement naissance à sa période la plus florissante et fascinante (avant l’avènement de la house vers le milieu des années 80). Jusqu’à peu, il était hélas difficile de retrouver les traces discographiques de cette période où les nouveaux courants étaient surtout véhiculés par les Djs et où le format maxi faisait office de norme. Fort heureusement, depuis le succès de groupes comme The Rapture, LCD Soundsystem ou plus largement l’ensemble des groupes rock qui ont remis au goût du jour avec plus ou moins de bonheur les rythmiques disco du débuts des eighties, de nombreuses compilations ont vu le jour et il est aujourd’hui un peu plus aisé de se faire une idée du génie de personnage comme Larry Levan ou Arthur Russell (deux artistes essentiels dont je reparlerai très certainement).
Néanmoins, si tout ceci ne vous dit toujours pas grand chose, l’excellent site Deep House Page pourrait se charger de vous en donner une bonne idée à moindre de frais. Véritable mine d’or, le site donne accès à une archive de mixes proprement ahurissante où les plus grands noms deviennent accessibles en quelques clics. Si la qualité du son n‘est certes pas toujours au rendez-vous, l’âme de ce disco délesté de ces penchants commerciaux et entièrement accès sur le plaisir de la musique, l'expérimentation en toute liberté et la danse transpire à plein régime. Je ne saurais donc que trop vous conseiller d’aller rapidement écouter certains de ces mixes (véritables documents historiques pour beaucoup). En vrac et pour vous faciliter la tache, voici quelques pistes de mixes à télécharger en priorité (à noter que je suis moi-même loin d’avoir fait le tour des trésors que recèlent le site) :

Ron Hardy - "Music Box, Chicago", 1983, Part 1 & Part 2. Légendaire dj de chicago (voir première photo) dont il existe à ma connaissance aucun disque disponible dans le commerce, une perle.

Larry Levan (deuxième photo) - Live @ Paradise Garage, 1985.

Tony Humphries & Shep Pettibone - "Kiss Mastermix, early 80's", Part 1 & Part 2.

David Mancuso - "Its Music" on SHIBUYA FM 784MHz, Japan, 2005, plus récent mais tout aussi bon par l'ex-Dj du Loft, le club mythique des années 70 à New York.

Jeff Mills (The Wizard) - The WizardDetroit / Roxanne Wars, 1985, Part 1 & Part 2. Jeff Mills à l'époque où il officiait masqué sur une radio de Detroit (sous le pseudo The Wizard) et où il mixait hip hop, une référence pour nombre de producteur hip hop de nos jours.

Timmy Regisford & Jarvis Boyd - "After Hours mix, WBLS NY", Part 1 & Part 2, 1984.

mardi, septembre 13, 2005

Bastard Gooom

Inutile de préciser que je ne cours pas forcément après le genre, cela dit, si vous aimez l’excellent label Gooom, vous trouverez une bonne pelleté de bastard mix sur la page de Dopplebanger (l’un des membres du duo Cosmodrome, voir section music pour les téléchargements). Comme d’accoutumée dans le style, il y a à boire et à manger mais certains des mix proposés ici (M83 vs Aphex Twin vs Khia, Jay-Z and The Ramones, White Stripes vs Notorious BIG, …) vous permettront de faire le malin et de vous donner bonne contenance en soirées. A noter, on y trouve aussi un excellent mix regroupant bon nombre des artistes du label (Dark Side Of The Gooom). [Merci à Greg pour le lien]

lundi, septembre 12, 2005

Late Registration

Kanye West a la melon, c'est un fait (entendu). Pour curiosité, on ira lire l'excellent papier que lui consacre Vibrations ce mois-ci et où ce dernier n'hésite pas à comparer, avec le plus grand sérieux du monde, son dernier disque au What's Going On de Marvin Gaye. A la lecture du papier, la seule chose qui semble le sauver est sa réelle obsession pour la musique (la sienne surtout) et la passion qu’il semble mettre à remodeler à l’infini, des heures durant, son travail de studio, soucieux de tirer le maximum de ses compositions. [A noter aussi l'interview très intéressante de Brian Eno dans le même numéro]
Fort heureusement, comme on a pu le voir ces derniers jours, la nouvelle star du hip hop sait aussi ouvrir sa gueule pour faire autre chose que s’auto-congratuler comme sa sortie lors d’une émission de charité sur NBC pour les victimes de l’ouragan Katrina a pu le montrer. Il ne pouvait faire mieux pour redorer son image.
Pour le reste, Late Registration est un bon disque où le producteur New-Yorkais capitalise néanmoins un peu paresseusement sur les acquis de son premier lp (l’inépuissable The College Dropout). On passera tout de suite sur les samples paresseux de Curtis Mayfield (Move On Up vampirisé sur Touch The Sky) et de Diamonds Are Forever sur le très moyen Diamonds From Sierra Leone, le plus intéressant reste toujours lorsque le New Yorkais resserre sa production comme sur le très Gospel Hey Mama ou le plus poppy Heard 'em Say en compagnie du chanteur de Maroon 5.
Une chose plutôt positive à noter, sa sortie sur Bush ("Bush doesn't care about black people") ne semble pas avoir entraîner de réactions si négatives, son disque figure tranquillement en première position des charts albums et son single Gold Digger en fait de même pour les singles.

Kanye West - Late Registration (lp, 2005, USA)

samedi, septembre 10, 2005

New Orleans Soul

Puisque la Nouvelle Orleans est hélas au plein centre de l'actualité ces jours-ci (voir l'excellent blog, A L'Heure Américaine, de Pascal Riché, reporter à Libération qui se trouve en ce moment sur place), un petit billet sur l'un de ses artistes essentiels (et représentatifs) ne fera pas de mal. Allen Toussaint (à droite sur la photo, en compagnie de Lee Dorsey) représente et symbolise en effet pour une bonne part ce qui s'est fait de mieux en matière de soul et de funk en provenance de la ville de Louisiane. Le nombre de disques sur lesquels celui-ci a pu exercer ses talents est quasi-inchiffrable, des Meters en passant par Lee Dorsey, Dr John , Irma Thomas, Patti Labelle ou encore Aaron Neville, tous ont eu les joies d’avoir à se voir mettre en son par ce brillant producteur et fin musicien (certains le regrettent parfois un peu aujourd’hui tant l’homme est paraît-il plutôt retors en affaires).
De sa carrière solo, un disque, une perle cachée de la soul des 70’s, revient particulièrement souvent sur ma platine, le magnifique Southern Nights. Loin de se limiter à la soul fraîche et colorée qui a fait de lui l’un des producteurs les plus convoités de ces années, Toussaint réalise avec ce disque une parfaite symbiose entre expérimentations pop comme en imaginaient Van Dyke Parks et Brian Wilson en 1967 ou Randy Newman en 1968 (écouter donc Southern Nights, le titre, superbe ritournelle pop au piano céleste et à la mélodie enchanteresse) et une soul légère et sensuel, matinée de l’esprit créole de la Nouvelle Orléans. Toussaint ne prendra par la suite plus de risques de cette mesure (ou alors dans un tout autre registre avec le projet fantasque The Wild Tchoupitoulas en compagnie des Meters) et se contentera avec grand talent d’une soul plus classique et un brin moins aventureuse (mais tout aussi recommandable). Southern Nights figure à ce titre comme une étrangeté par son esprit pop parfaitement digéré, loin des tentations jazz qui étaient plus dans la norme de la soul de l’époque. Une merveille.

Allen Toussaint - Southern Nights (lp, 1974, USA)

vendredi, septembre 09, 2005

Politique des auteurs

Alors que Luke Haines semble avoir opté pour un nouveau look quelque part entre José Bové et James Hetfield (voire Christophe pour les bouclettes peroxydées), l'actualité de l'ex-leader des Auteurs (plus bel exemple d'artisanat pop britannique des années 90) est plus que passionnante puisque qu'un coffret de trois disques totalement indispensable (le mal-nommé Luke Haines Is Dead) a fait son apparition dans les bacs cet été. Celui-ci regroupe de manière quasi-exhaustive l’ensemble des faces-B distillées par le groupe (et par extension celles des projets parallèles comme Baader Meinhof ou de ses disques solo). Dans la grande tradition des singles qui ne se foutent pas de la gueule du monde des groupes d’outre-manche, l’intérêt est plus que considérable puisqu’une bonne partie de ces titres (voire la totalité) aurait très bien pu figurer sur les disques officiels. J'envie sincérement ce qui vont, par le biais de ces trois disques copieusement fournis (et vendus à un prix plus que sympatique), découvrir des merveilles comme Wedding Day, High Diving Horses, Kenneth Anger’s Bad Dream ou encore Back With The Killer Again, single dans la droite lignée de Lenny Valentino.
Le groupe semble aussi passionner toujours nombre de blogs Mp3 français (La Blogotheque, Pafpaf, Interprétations Diverses), prouvant toute l’admiration dont le songwriting raffiné de Haines fait à juste titre encore l’objet par ici.
En guise de petit cadeau, le site officiel du chanteur-compositeur propose en téléchargement un live plutôt honnête du groupe en 1999, même si la scène n’a jamais été la meilleure façon d’apprécier la finesse et l’élégance des compositions de l’anglais qui a tendance à ferrailler un peu trop dans ce genre de circonstances.

[A la demande, la photo de viking de Luke Haines a été modifiée]

Luke Haines - Luke Haines Is Dead (3 x lp, 2005, UK)

jeudi, septembre 08, 2005

Pop en chambre

Petit retour en arrière avec une chronique rédigée l'an passé. L'un des disques fut l'un de mes préférés de l'année 2004, je vous laisse deviner lequel.

Il est des comparaisons qui paraissent évidentes pour beaucoup mais qui hélas ne servent pas toujours les artistes qu’elles intéressent. Prenez Neil Hannon et Stephen Merritt. A première écoute, ces deux petits maîtres és-pop pratiquent un chant très proche, mélange subtil de détachement et d’envolée au lyrisme suranné, un même amour pour une pop précieuse et pastorale, non dénuée d’humour, qui puise son inspiration dans les grands maîtres des années 60. Cela posé, et hélas pour le petit irlandais, qui contrairement à son homologue américain a certes eu la malchance de sortir son tout meilleur disque en premier, l’écoute de leurs deux derniers disques respectifs ne joue vraiment pas en la faveur de ce dernier. Là où bien sûr Neil Hannon a enfin compris qu’il se devait de revenir à une plus grande simplicité et d’oublier sa petite fixation sur Jacques Brel et Scott Walker, deux artistes décidément trop bigger than life pour lui, Absent Friends, même s’il réjouira ceux qui attendait depuis longtemps une suite digne au toujours magnifique Liberation hériteront d’un disque plus proche de Promenade, son deuxième effort un peu trop emphatique mais plutôt réussi. De son coté, Stephen Merritt, après l’improbable challenge de 69 Love Songs, revient avec un disque certes plus concis et moins dispersé, mais fait néanmoins, sur cet énigmatique i, preuve d’une palette de couleurs et d’inspirations qui le rende décidément plus fascinant. En ouverture, I Die et I Don’t Believe You figurent à ce titre comme les chansons que Neil Hannon n’arrive plus à écrire aujourd’hui, plus loin I’m Tongue Tied rappelle la désinvolture ironique du grand Randy Newman et I'm An operetta et Infinitely Late At Night pratiquent la même mélancolie raffinée qu'un Rufus Wainwright, de la grande chanson américaine en passant par la sunshine pop où encore l’electro-pop eighties sucrée (l'imparrable I Though You Were My Boyfriend), Merritt fait preuve d’un songwriting infaillible, capable de toutes les audaces et toujours prêt à aller se mesurer à l’aura de ses héros sur leurs propres terrains. Au final, si Absent Friends demeure bien la plus belle réussite de Divine Comedy depuis le flamboyant Casanova, la dernière fantaisie des Magnetic Fields et de leur leader couvre une plus large gamme de sons, couleurs et sentiments qui ne peuvent que forcer l’admiration pour cet auteur qui, par son habileté et sa plénitude mélodique, semble avoir atteint la pleine maîtrise de ses talents d’écriture.

En petit cadeau, une floppée de reprises des Magnetic Fields que l'on pourra trouver ici (j'imagine pour pas très longtemps, dépechez vous donc). A écouter en priorité, la réappropriation baggy-electro de Take Ecstasy With Me par !!!, probablement l'un des singles de l'année par chez moi.

The Magnetic Fields - i (lp, 2004, USA)
The Divine Comedy - Absent Friends (lp, 2004, Irl)

mercredi, septembre 07, 2005

Poussières d'Ange

Pour reprendre le rythme (oui, ça va déjà bien mieux), une info plutôt effrayante que j'ai vu passer il y a déjà un bout de temps et que j'ai pourtant très peu vu relayée par la suite (et pour cause peut être ?). Voici donc ce à quoi ressemble aujourd'hui, D'Angelo, le petit génie de la nu-soul, boursouflé et complètement hébété lors de son arrestation pour possession de stupéfiants en ce début d'année (photo de gauche). Autant dire que cette apparition a de quoi faire frémir ceux qui, comme moi, attendent maintenant depuis plus de cinq ans avec impatience et fébrilité une suite au sublime Voodoo, l’un des disques les plus beaux de ces dix dernières années, chef d’œuvre de sensibilité à la production aussi raffinée (une utilisation des cuivres à faire pleurer) qu’inventive et au songwriting aussi aérien que parfaitement en adéquation avec son époque, entre ressurgences de soul classique et boucles répétitives héritées du hip hop. En matière de nu-soul (terme débile mais passons…), c’est très certainement le disque qui m’a le plus impressionné avec dans une moindre mesure les premiers disques respectifs d’Erykah Badu et de Raphael Saadiq.
On trouvera sur le sujet une belle interview d’Ahmir ?uestlove Thompson, talentueux batteur des Roots, sur The Believer. Celle-ci date certes un peu mais les propos du musicien sur la gestation de Voodoo et la tournée qui suivit la sortie du disque éclairent de façon prémonitoire la transformation physique d’un D’Angelo qui semblait déjà lassé et lessivé par cette image de bellâtre qui semblait prendre pour lui plus de place que sa propre musique. Thompson y élude aussi avec une très grande élégance (dictée par son admiration pour le chanteur) les questions embarassantes sur sa participation au disque qui ne semble pas s'être limitée à un simple travail de musicien de studio, celui-ci semble ainsi avoir participé activement à la composition et à la production du disque sans pourtant y être crédité comme tel. Ne reste plus qu'à espérer maintenant que le plus beau réprésentant et initiateur du retour de la soul au premier plan dans la musique américaine retrouvera bientôt les ressources de retourner à son plus bel ouvrage, la musique, seule vraisemblable havre de paix pour ce chanteur hors du commun.

D'Angelo - Voodoo (lp, 2000, USA)

lundi, septembre 05, 2005

Petits maux

Aucune mise à jour depuis bien plus d'une semaine, mes excuses mais quelques impératifs de santé (rien de grave, une ablation de l'appendicite, une semaine d'hôpital ...) m'ont tenu éloigné de l'écran d'ordinateur. Le blog reprendra ses habitudes d'ici quelques jours, le temps que je me remette d'aplomb et que la position assise ne soit plus si contraignante et fatiguante. En attendant, j'écoute les disques de la rentrée et en vrac je ne pourrais que trop conseiller le dernier Super Furry Animals (une merveille de plus des gallois), Goldfrapp (un peu putassier mais j'adore), Richard Davis (la belle surprise catégorie house en chambre de cette été, on en parle très bien chez Libération, la référence à Charles Webster n'est pas volée), Devandra Banhart (parce qu'il figure en tête de mes écoutes ici et que c'est son meilleur disque, le plus varié, le plus risqué peut être ?), Kanye West (moins transcendant que le premier, plus facile aussi, mais rien à jeter néanmoins) et enfin le tout nouveau Richard Hawley qui me fait pleurer comme une madeleine, ce type a été touché par la grâce. A bientôt donc.