Ghostface Killah News

Du Wu-Tang aujourd'hui il ne reste plus grand chose, les productions de RZA se faisant de plus en plus anecdotiques et les membres du clan sortant des disques aussi inutiles que trop souvent à la recherche du son qui fit leur gloire au milieu des années 90. De tout cela, le seul à avoir résisté à l'épreuve du temps semble aussi être celui sur lequel on aurait au départ pas forcément placé tous les espoirs. Non que le premier disque de Ghostface Killah, puisque c'est de lui qu'il s'agit, l'excellent Ironman, était le moins bon de l'offensive du clan à l'époque, il possédait néanmoins moins de personalité que le premier Ol'Dirty bastards, était moins radical dans son approche sonore que le Tical de Method Man et n'avait pas l'immédiaté du Cuban Linx de Raekwon (auquel Ghostface participait très activement et dont la suite est annoncée pour cette année) et du Liquid Swords de GZA.

Cela posé, les années ont passé et force est de reconnaître que Ghostface est bien le seul des membres du clan a n'avoir jamais déçu ni être tombé dans la facilité de tenter de faire perdurer un son qui rapidement s'est rapidement retrouvé daté et trop attaché à son époque. Il s'est même octroyé le luxe de sortir le plus beau disque de sa carrière il y a deux de ça avec le formidable The Pretty Toney Album, qui tronait assez facilement cette année-là en tête de mon top albums. La force de l'homme qui apparaissait masqué sur le séminal Enter the Wu-Tang Clan (pour cause de petits ennuies avec la justice) est très certainement la profonde sincérité qui anime ses disques et son attachement à un certain hip hop des origines et surtout de son utilisation pour le moins rafraichissante de samples estampillés pur soul. On sent chez lui que tout cela ne relève pas de la simple recherche de la boucle parfaite mais surtout d'un amour immodéré pour le genre. Il le démontrait de la manière la plus touchante sur un titre comme Holla où simplement accompagné du La La Means (I Love You) des Delfonics, il délivrait une performance aussi émouvante que parfaitement respectueuse.

Alors pourquoi vous parler de Ghostface aujourd'hui, simplement parce que son nouvel album Fishscale est annoncé pour les semaines qui viennent et que le nouveau single (que l'on peut écouter ici en streaming) annonce quelque chose dans la même veine que ses précédents disques et que les featurings à la production sont très prometteurs. Outre Ghostface qui assure lui-même une partie des titres, on y retrouvera aussi Pete Rock, Jay Dee, Madlib ou encore MF Doom, bref une brochette plus qu'alléchante et dont les styles semblent parfaitement s'accorder au flow du MC.