vendredi, octobre 28, 2005

The Return of ... G Funk Era

Warren G était jusque là l'homme d'un album, le génial (et trop court, trop frustrant donc) Regulate .. G Funk Era sorti en 1994 dans la foulée du premier Snoop Dogg et qui, même s'il empruntait sensiblement les mêmes recettes que celles usitées par Dr Dre (son demi-frère pour la petite histoire), voyait son auteur emprunter des voies moins putassières que l'ex-NWA. Admirablement produit (le disque n'a, à mon sens, pas pris une ride et soutient encore facilement la comparaison), Regulate symbolisait à merveille une certaine idée du farniente sous le soleil californien, les big blunts, sa douceur de vivre et une certaine innocence (tout comme les Beach Boys en leur temps, les productions de Dre ou Warren G étaient parvenues à symboliser à elles-seules une Californie parfaitement fantasmée, parfois loin de la réalité mais si réelle). Regulate (le titre) fut à l'époque un joli succès et Warren G fut rapidement considéré comme l'une des grosses valeurs montantes d'un monde gangsta rap qui allait pourtant sombrer rapidement dans les histoires plutôt sordides. Death Row, le label historique dirigé par le très controversé Suge Knight, allait (pour un temps) entraîner le genre à sa perte alors que celui-ci fit beaucoup pour l'avènement et l'acceptation du hip hop par le plus grand nombre (c’était à l’époque la première fois que des artistes du genre rencontraient un succès aussi large).

A la recherche d'un succès au moins équivalent à ce premier coup de maître, le californien ne retrouva que très peu la même aisance sur ses disques suivants même si ceux-ci étaient loin d'être déshonorants. Aujourd’hui signé sur un label indépendant, Warren G semble avoir retrouvé une liberté de ton qui lui faisait défaut depuis un bon moment (en particulier sur son avant-dernier disque, The Return Of The Regulator, où il se sacrifiait trop à tenter de recoller à la concurrence de l’époque sans succès). In The Mid-Night Hour, sorti tout récemment, est très certainement ce qu’il a fait de mieux depuis ses débuts. Laid-back forcément, le disque enchaîne les petites pépites souvent relativement intimistes comme le très beau nouveau single Get U Down et ses petites trompettes en escalier (un hommage semble-t-il à Marvin Gaye, tout comme le titre et la pochette) et démontre aussi quel excellent producteur il demeure lorsqu’il façonne ses petites nappes de synthétiseurs analogiques en mode mineur, joliment mélancoliques, à la douceur toute surannée ou encore ses parterres de basses électro bien rondes. Parmi les invités de marque, on notera les présences habituelles de Snoop Dogg et Nate Dogg (ses deux amis d’enfance) mais aussi de Raphael Saadiq et Bishop Lamont. In The Mid-Night Hour n’atteint certes pas les mêmes sommets que son glorieux aîné mais est très certainement le disque le plus personnel et touchant de son auteur. Une excellente surprise et l'un des disques qui tourne à plein régime chez moi.

L’année fut d’ailleurs plutôt bonne pour le G-Funk, on notera, outre le retour du fils prodige donc, le dernier DJ Quik (Trauma) où le vétéran retrouve enfin la hargne de ses débuts, et dans le canal historique, les deux excellents disques de Daz Dillinger (Gangsta Crunk et Tha Dogg Pound Gangsta Lp) qui, sans rien réinventer, perpétuent le genre avec beaucoup de bonheur, invitant même le pilier George Clinton pour une énième relecture de son Atomic Dog (le titre le plus samplé de l'histoire ?).

Warren G - In The Mid-Night Hour (lp, 2005, USA)

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Thank you for presenting this information, it was entertaining as well as thought provoking.

Thank You,

dog carrier

11/3/06 22:33  

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